lundi 14 juin 2010

Masques Ekiti, Visages de l'Au-delà.

Arts premiers, arts primitifs, arts résumés à quelques périodes et régions du Monde. Il y a eu tant de livres avec les mêmes photos des mêmes "chefs d'œuvre", tant de commentaires en tout point similaires que l'on a fini par ne plus les regarder. Au plaisir a suivi l'indifférence, à l'indifférence a succédé la nausée.
C'est pourquoi quand un ouvrage paraît avec une tête pareille, les paupières se soulèvent, le cerveau se remet en marche, les neurones s'agitent.

Petit format, couverture souple, papier glacé...

32 masques pleine page, détachés sur fond noir, certains se font face, d'autres sont isolés.
Les photos sont de toute beauté.
On sent le respect et l'amour que le collectionneur éprouve pour ses masques.

Pas de commentaire, les légendes sont placées à la fin du livre.

Un court texte d'introduction nous situe les Yoruba Ekiti au Nigeria.
Reginald Groux, galeriste et collectionneur, y dépeint autant le marché de l'Art africain "ancien" que l'origine de ces masques calebasses dont on sait au demeurant peu de choses.

Leur expressivité, leur fragilité et leur manque "d'homogénéité stylistique" en ont détourné les galeristes et musées.
Ce livre les sort de l'oubli ; espérons qu'il leur ouvre les portes de la (re)connaissance.


- Monsieur -

Masques Ekiti de Reginald Groux aux éditions Gourcuff Gradenigo. Avril 2010.

mercredi 2 juin 2010

Vente de l'atelier Simier

Le peu d'attention portée au patrimoine, le mépris pour le Livre et les métiers d'art me rendent malade. Nos édiles ont le sport en bouche, le sport qui "rapporte", des millions à dépenser pour quelques stades et compétitions géantes. (voir à ce sujet l'éditorial de la Tribune de l'Art)

Il n'y a pas d'argent et des priorités. Soit ; revenons à nos moutons.

Nous n'oublions pas la gabegie patrimoniale et financière qu'a été la liquidation de l'Imprimerie Nationale à Paris et la "mise au placard" du cabinet des poinçons , de l'atelier du Livre et de son personnel. C'était en 2004.

Une autre affaire est mise en lumière dans le numéro de Juin 2010 de Connaissance des Arts : la vente de l'atelier Simier à Drouot-Montaigne le 2 juin 2010.
En activité depuis le XVIIIème siècle, cet atelier de doreurs - relieurs a conservé ses fers et autres plaques ; le savoir-faire s'est transmis de génération en génération et les conservateurs des plus grandes bibliothèques du Monde ont fait appel à eux.
Les héritiers auraient voulu transformé le lieu en Maison de la reliure, moitié musée moitié école (ce que voulaient déjà de leur côté les ouvriers de l'Imprimerie Nationale) : aucune volonté politique n'a suivi.
Ça me rend malade.

- Monsieur -

On peut retrouver quelques pages sur l'atelier Simier dans le numéro de juin 2010 de Connaissance des Arts. Texte de Valérie Bougault.

Le catalogue de la vente est visible ici, très bien réalisé par le cabinet d'expertise Honoré d'Urfé.

On peut retrouver un résumé de la vente sur le blog du Bibliophile et de la Bibliophilie , endroit à maints égards plaisant où il fait bon s'attarder.