mercredi 21 avril 2010

46XY et la critique de livres

Parlons de 46Xy.

Je trouve le dessin un peu figé, un peu raide... disons que je n'accroche pas.
Je n'aime pas trop le style non plus, l'écriture. Et pourtant...
L'alliance des deux marche plutôt bien.
Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

La manière dont Raphaël Terrier amène l'histoire... le cœur du livre soulève des émotions, une profonde empathie pour ce couple en difficulté, en proie aux doutes et aux inquiétudes. L'auteur raconte une grossesse à problème, le choix de garder ou non un enfant... il ne juge pas, il raconte. C'est un sujet terrible, grave, traité avec plus de justesse que dans bien des livres de psychologie. Terrible et touchant.

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Mais venons-en au cœur de cet article. J'ai longtemps hésité à parler du problème des critiques littéraires au sujet de ce livre car ce n'est pas le servir. Ni Raphaël Terrier ni la Boîte à Bulles ne le méritent d'autant que la majorité des éditeurs se retrouvent dans la situation que je vais décrire.

46XY est paru en septembre 2009. Le 16 octobre, je le trouvais en occasion dans une grande enseigne parisienne à 8 euros 30 au lieu de 13.90. Il y avait dans l'ouvrage une feuille type - de celles destinées aux libraires et aux journalistes - :



Vous comprenez pourquoi autant de critiques littéraires sont similaires (affligeantes?) : le "travail" est pré-mâché par le service "marketing" des maisons d'édition. Il est tellement tentant de ne pas lire le livre (surtout pour les romans...).
Ceci explique en partie le succès de nombreux blogs dont la passion et le plaisir sont les seuls moteurs de leurs auteurs. Ils sont libres de leur temps, de leurs finances et de leurs choix, ne marchent pas au service de presse.

Cet achat soulève un autre problème :

Ces livres neufs sont considérés comme de la seconde main donc exempts de TVA et de droits d'auteur. Le livre de Raphaël Terrier a un cachet "exemplaire offert" : il n'aurait pas dû se retrouver en vente.

Les services de presse entrent dans le coût de fabrication du livre ; ils impactent son prix.

Ce marché du service de presse permet à certains journalistes d'arrondir leurs fins de mois et à des libraires peu scrupuleux d'améliorer l'ordinaire...

Ne crachons pas dans la soupe, je suis le premier à acheter des livres à prix réduits ; l'offre en bibliothèque est loin de satisfaire mes goûts et des moyens plus limités que mes envies ne me permettent pas d'acheter tous les livres aux prix fort.

Peut-être que l'avènement des liseuses mettra un terme à cette hypocrisie.
Qui sait?

- Monsieur -

46XY de Raphaël Terrier aux éditions de la Boîte à Bulles, 2009. (les critiques sur leur site me feraient-elles mentir? Rien n'est simple...)

L'association CORAL (Comité de Réflexion pour l'Avenir du Livre)
15 rue du Docteur Lancereaux 75008 PARIS
01.42.56.46.94

dimanche 18 avril 2010

Amer

Amer n'est pas une revue à la mode avec un titre pour dépressif.
Amer, c'est une littérature fin de siècle, exaltée, décadente et déviante.
C'est Barbey d'Aurevilly, Huysmans ou Rémi de Gourmont. C'est Élysé Reclus mais aussi Marcel Schwob et Octave Mirbeau. Ce sont les médecins de l'âme et du corps, ce sont des oubliés, ce sont des anarchistes.
C'est le XIXème siècle prolongé.
Amer, c'est un romantisme classieux, revu et corrigé par des punks mâtinés de gothiques; et tant pis si je me trompe, ce sont des esprits libres et vivants!

Amer est une griffe, un collectif d'auteurs qui donne de la voix et des envies de lecture. Les gaillard(e)s ont la langue bien pendue, la passion contagieuse.
Leurs critiques ravageuses et plaisantes démolissent aussi bien qu'elles encensent. On pourrait même les lire - au delà du sujet (mais ce serait dommage) - pour le plaisir du style, avec ses petits finesses, ses finitions : le choix des mots, la façon de les amener... c'est goûtu et souvent savoureux.
Le ton est efficace, la liberté revigorante. On a envie d'aller plus loin, de prolonger la découverte ; Amer, c'est le plaisir multiplié.

Amer n'est pas une revue littéraire obscure et emberlificotée. C'est une drogue sans suicide, c'est le flottement avant l'ivresse. Amer est une revue que l'on n'aimerait pas voir finissante.

Quelques illustrations parsèment l'ensemble dont celles d'Anne Van der Linden et de Mirka Lugosi, artistes pour lesquelles je confesse un léger faible.

J'ai volontairement placé la quatrième de couverture en exergue de cet article non par volonté de censure mais parce que l'image - de tête - "joyeusement dégueulasse" de Reinhard J.Lenz peut heurter certains lecteurs de ce blog ouvert à tous vents. On peut toutefois la retrouver ici (mais n'allez pas vous plaindre après).

- Monsieur -

Amer numéro 3 est éditée par les Âmes d'Attala.

Une critique du numéro 1 est à lire sur le site de Lekti-écriture.

dimanche 11 avril 2010

Guide de la négociation du contrat d'artiste


Juste pour le plaisir, parce que l'image est belle...

Le visuel est repris à l'intérieur du livre pour marquer les chapitres. Cet effort de recherche graphique est d'autant plus remarquable qu'il n'est pas monnaie courante sur des thèmes aussi austères que celui-ci.

- Monsieur -

Le Guide de la Négociation du Contrat d'Artiste aux éditions Adami 2005
de Jean-Marie Guilloux
Directeur de la publication : Bruno Ory-Lavollée
Directeur de collection : Christian Dulong de Rosnay
Mise en page et distribution : Irma
Création graphique : Okus (okus@noos.fr)